Réfugiés, d'ici
Été 2015. Alors que Grenoble s’apprête à rejoindre le réseau des villes solidaires volontaires pour l’accueil des réfugiés, le bidonville Esmonin est démantelé, et ses 300 occupants évacués. Originaires des Balkans, peu d’entre eux ont été relogés. N’ayant d’autre choix, ils ont repris leur errance à travers l’agglomération, à la recherche d’un nouvel espace où reconstruire, une fois encore, des cabanes de fortune.
Réfugiés politiques nouvellement arrivés ou migrants dits économiques, en énième retour des frontières de l’espace Schengen — peu importe les raisons ou bien-fondés des présences de chacun. Ce qui compte ici, c’est de rendre visible, à travers l’image, leur quotidien dans l’espace urbain : une vie parmi nous, souvent discrète, en quête d’un lieu où s’ancrer. Dans un climat où les discours se durcissent, où la « crise migratoire » alimente la peur, la distance grandit. Et avec elle, l’oubli de ce que vivent ces hommes et ces femmes.
Ce travail propose un rapprochement : mettre devant les yeux, et ouvrir les regards sur ces humanités en quête de jours meilleurs. Pour que leurs présences, leurs trajectoires, rappellent une chose essentielle — notre humanité commune.






























































